Sunday, March 27, 2005

Hommage à Louise Michel


Il y a cent ans, mourait Louise Michel.

En cette année 2005, où nous commémorons le centenaire de la naissance du Parti Socialiste et de la loi de 1905 marquant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, je veux rendre hommage à celle qui, républicaine convaincue, a mené tout au long de sa vie un combat pour la liberté, l’égalité et la laïcité.

Louise Michel, la fille du peuple, l’institutrice, la communarde, la révolutionnaire, aura contribué à faire avancer des causes justes, universelles et progressistes.

Institutrice, elle veut l’école laïque gratuite et obligatoire pour tous.
«
L’art pour tous, la science pour tous, le pain pour tous !
l’ignorance n’a-t-elle pas fait assez de mal ? »

Ardemment républicaine, elle préférait apprendre la Marseillaise à ses élèves plutôt que le « Domine Salvum Napoleonem » chanté à l’église.

Féministe, elle revendique le droit à une instruction égale pour les filles et les garçons et s’insurge contre les vieux clichés réactionnaires. « Si l’égalité entre les sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. Viendra le jour où l’homme et la femme traverseront la vie, la main dans la main, en bons compagnons, ne songeant pas plus à se disputer la suprématie que les peuples ne se diront chacun le premier peuple du monde. »

Montée à Paris pour combattre l’Empire, elle ne se contente pas de la République tiède et capitularde proclamée après le défaite de Sedan. Attentive aux «grondements d’en bas », elle rêve d’une république sociale et égalitaire et se jette dans la révolution pour faire aboutir le vaste programme du gouvernement populaire de la Commune : aucun travail de nuit pour les enfants, du travail pour tous, un salaire égal pour les hommes et pour les femmes, des logements pour les pauvres, la suppression de la peine de mort, la séparation de l’église et de l’Etat, l’école gratuite pour tous les enfants, des cantines, des orphelinats laïques, des maisons pour handicapés.

Arrêtée parce qu’elle déclare le socialisme indispensable et parce que la révolution sociale est le plus cher de ses vœux, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle a pu exprimer la dimension internationaliste de sa lutte. Profondément humaniste et anti-raciste, elle enseignait aux Canaques pour lesquels elle avait ouvert une école, l’écriture de leur langue qu’elle avait apprise, les sciences. Pour elle, ils avaient droit à l’humanité, à la justice et à l’émancipation, tout ce que leur refusait l'administration coloniale d’alors. "Qui est l’être supérieur, interrogeait-elle, celui qui s’assimile à travers mille difficultés des connaissances étrangères à sa race, ou celui qui, bien armé, anéantit ceux qui ne le sont pas? Qu'on en finisse avec la supériorité qui ne se manifeste que dans la destruction ! "

Amnistiée, elle est acclamée à son retour en France par des foules reconnaissantes qui réveillent en elle la blessure de la Commune, le dernier espoir, … Jusqu’à sa mort, elle mènera un combat inépuisable contre l’aliénation des couches populaires et la détresse humaine et n'aura de cesse de se faire la porte-parole du peuple opprimé par le second Empire.

« Il faut autre chose que la charité pour que chacun ait du pain » . Cette phrase de Louise Michel s’inscrit plus que jamais dans notre combat pour le progrès de l’humanité.

Elle voulait « étendre le sentiment de la patrie au monde entier, le bien-être, la science , à toute l’humanité. »

Ecrivaine, elle laisse une œuvre considérable d’une vingtaine d’ouvrages : poèmes, mémoires, opéras, romans, essais, théâtre, contes pour enfants,...

Utopiste et visionnaire, mais tellement réaliste, elle nous rappelle que le combat continue pour toutes ces belles causes déjà revendiquées par la Commune, réaffirmées en 1905 par Jean Jaurès, en 1936 par le front populaire avec Léon Blum et, à travers l'héritage du 10 mai 1981 avec François Mitterrand, par le parti socialiste et la gauche jusqu’en 2002.
Face à tant de droits et d'acquis sociaux remis en cause par cette politique libérale que nous combattons aujourd'hui parce qu'elle favorise les plus riches et qu'elle appauvrit les plus faibles, nous devons continuer infatigablement notre lutte pour une société de justice sociale, d'égalité des chances, de progrès et de solidarité.

Louise Michel aura enrichi la pensée socialiste, comme tous ces grands révolutionnaires socialistes utopistes et anarchistes et nous aura transmis la culture de la révolution sociale permanente.


Après l’hommage rendu à cette femme au destin extraordinaire, le 8 mars à Epinal, par la commission fédérale femmes, une exposition sur Louise Michel sera présentée du 1er au 10 avril à la MJC Louise Michel de Saint-Dié-des-Vosges.

Wednesday, March 23, 2005

l'Europe sociale passe par le non à la Constitution

Réponse aux partisans du Oui

" Il faut autre chose que la charité pour que chacun ait du pain "
et un logement !

On peut invoquer l’Abbé Pierre, et vouloir un logement pour tous. Cela part d’une bonne intention et d’une grande générosité. Mais n’est-ce pas incompatible avec le choix de l’Europe des grands financiers et des actionnaires qui méprisent les peuples et les citoyens ?

Peut-on laisser croire un seul instant à un grand programme européen pour le logement quand on sait que la Constitution interdit l’emprunt pour les grands travaux ?

La BCE ( banque centrale européenne ) est indépendante des politiques et de la pression sociale, elle a une seule priorité, la stabilité des prix. Son objectif est de consolider la rentabilité et d’attirer les capitaux, aussi ne se préoccupe-t-elle pas des besoins sociaux de développement comme l’ école, la santé ou le logement. Or elle n’est pas réformable dans le cadre de cette Constitution où prévaut la concurrence libre et non faussée.

De plus, les subventions aux services publics sont gravement menacées par une mesure récemment adoptée au Parlement Européen. Toute la droite a en effet voté des dispositions encore plus libérales que celles proposées par la Commission, c’est-à-dire l’exigence d’une autorisation préalable des aides publiques. Rejoignant ainsi la logique de la circulaire Bolkestein, la procédure du tout concurrence s’impose désormais partout, y compris pour les hôpitaux et le logement social.

Pouvons-nous cautionner le fait que cette politique européenne soit constitutionnalisée et qu’elle soit un carcan pour les politiques nationales ? Que pourrions-nous faire en 2007, nous les Socialistes, au sein de cette Europe ultra-libérale ?

Et bien oui, il faut le reconnaître nous ne pourrions pas faire beaucoup mieux que la droite. Comment pourrions- nous, avec cette concurrence libre et non faussée à laquelle nous serions soumis, faire face à toujours plus de délocalisations, de pertes d’emploi, aux déficits publics et redonner à nos concitoyens ce qu’ils sont en droit d’attendre en matière de pouvoir d’achat, d’égalité des chances, de progrès social ? Pourrions-nous revenir sur les retraites, la sécu, rétablir la loi de modernisation sociale, promouvoir la société éducative que nous voulons dans une Europe où la libéralisation des services publics serait galopante. L’école maternelle et la scolarisation au-delà de 16 ans seraient réservées à ceux qui peuvent payer.

Est-ce là la démocratie sociale dont nous rêvons ?

Avons- nous oublié le message des couches populaires et des classes moyennes qui se tournaient à nouveau vers nous au printemps 2004 ? Par rejet de la politique désastreuse de la droite, certes, mais aussi parce que nous avions commencé à redonner espoir, ce qui aurait dû nous encourager à poursuivre dans la voie de la reconquête et ne pas nous couper à nouveau de ceux pour qui nous nous battons. La stratégie du oui est désastreuse, c’est l’échec assuré de la gauche en 2007, avec tout ce que cela implique à nouveau de reconstruction.

Les incantations à la paix, à la guerre, au chaos, à la mort de l’Europe, ne nous impressionnent pas, nous avons mille fois plus peur de la guerre sociale au sein de l’Europe élargie tant le chômage est élevé, l’exclusion marquée, les délocalisations démultipliées. En effet cette Constitution ne nous permettra pas de lutter contre la concurrence sociale et fiscale, elle n’aidera pas à bien vivre ensemble et elle déstabilisera les sociétés européennes. Parce que nous sommes des citoyens fondateurs, nous avons le droit et le devoir de nous opposer.

Notre devoir est de tout mettre en œuvre pour que le NON l’emporte, pour que le traité constitutionnel n’entre pas en application et qu’un nouveau texte soit renégocié, en accord avec la voix des urnes.

Nous allons porter le message du NON dans les quartiers, dans les usines, dans les bureaux, dans les écoles, sur les marchés, dans les réunions publiques, parce que ce NON c’est celui de nos valeurs, de nos convictions intimes et profondes.

Rien, ni personne, ne nous empêchera de nous exprimer et de dire que cette Europe n’est pas démocratique, que les services publics y sont progressivement asphyxiés et organisés au profit du privé et du tout concurrence, que cette Europe n’est pas laïque et qu’elle ouvre la porte au communautarisme et au fanatisme religieux international, que nous ne voulons pas du triomphe du modèle anglo-saxon et atlantiste.

Parce que nous aimons trop l’Europe, c’est NON.

Notre utopie n’est-elle pas de faire de l’Europe la première démocratie économique et sociale du monde, une aire de haute culture et de civilisation, un levier pour une autre mondialisation ?

« Les utopistes d’aujourd’hui sont les réalistes de demain. Quant aux réalistes d’aujourd’hui, ils sont déjà morts. »

Tuesday, March 22, 2005

Pour le retrait de la directive Bolkenstein

Motion rédigée par Laurent Fabius et le secrétariat national aux élus et aux territoires :

Attachés au progrès social et au développement solidaire de nos territoires,

nous demandons le retrait de la directive européenne sur les services.

La Commission de Bruxelles s’apprête à faire examiner par le Parlement européen une directive sur les services. Sous prétexte de faciliter « l’exercice de la liberté d’établissement des prestataires de services et la libre circulation des services » dans l’Union européenne, ce texte constitue un double et grave danger.

La directive dite Bolkenstein, qui a reçu l’accord du gouvernement Chirac-Raffarin, aligne la concurrence sur le moins disant fiscal et social. En introduisant le « principe du pays d’origine » dans la législation communautaire, elle interdit à terme l’harmonisation des droits nationaux. Par exemple, si un prestataire de services lituanien décide de s’implanter sur notre territoire, les règles sociales et les normes de protection des consommateurs qui s’appliqueront à lui seront désormais celles de la Lituanie et non celles de la France. En cas de litige, ce sera aux tribunaux lituaniens de trancher ! Cette concurrence sauvage n’est pas seulement une prime à l’Etat le moins protecteur ; c’est un encouragement massif aux délocalisations.

La directive préfigure la marchandisation des services publics. Son champ d’application ne se limite pas aux services marchands, mais à l’ensemble des services. Alors que l’Union européenne a vocation à protéger l’intérêt général, cela revient à soumettre à la libéralisation sauvage les services publics et sociaux tels que le l’aide sociale et médico-sociale, le logement, la culture.

Attachés à une Europe sociale, nous demandons à la Commission Barroso le retrait de cette directive qui programme la casse des conventions collectives pour les salariés, des droits des consommateurs et des services publics pour tous.

Nous demandons l’adoption d’une directive cadre sur les services d’intérêt général les préservant des lois du marché et du profit.

Monday, March 21, 2005

Rendre espoir aux générations futures


Marie France Glaudel, deuxième en partant de la droite, Première Secrétaire Fédérale de 1980 à 1983. Convention Nationale sur la Jeunesse le 31 mai 1980







« Un parti sans jeunesse est un parti sans avenir. » Ainsi s’ouvrait la Convention sur la Jeunesse, le 30 mai 1980, juste un an avant que François Mitterrand ne rende le pouvoir au peuple de gauche, le 10 mai 1981.

Ce formidable moment de notre histoire, la liesse populaire qui s’en est suivie, le bonheur et l’espoir qu’il a suscités, chez les jeunes et chez les moins jeunes, ne s’effaceront jamais de notre mémoire. La révolution sociale , la volonté politique de changer la vie allaient se mettre en marche.

Avec l’abolition de la peine de mort, des tribunaux militaires d’exception, la reconnaissance de l’objection de conscience, des droits des femmes vers plus d’égalité, la dépénalisation de l’homosexualité, les lois contre les violences sexistes, la loi sur la parité, la loi sur la présomption d’innocence, la société aura franchi un grand pas vers la modernité.

N’ayons pas la mémoire courte non plus sur toutes ces belles mesures sociales mises en place par la gauche dès 1981 : la hausse du SMIG, l’augmentation des allocations familiales, les bourses d’études supérieures aux jeunes de l’immigration qui n’avaient pas la nationalité française, l'accès massif à l'enseignement secondaire et supérieur, la 5ème semaine de congés payés, la retraite à 60 ans, le minimum vieillesse, la loi Quillot sur le logement, l'impôt sur la fortune, les lois Auroux, les 39 heures qui allaient ouvrir la voie aux 35 heures, sans oublier des mesures plus récentes comme le RMI, les emplois jeunes, la CMU,... Les couches populaires étaient enfin reconnues.

Et puis est arrivé le temps du désenchantement parce que la hausse du pouvoir d’achat n’avait pas eu tous les effets escomptés sur la croissance, à cause déjà de ce qu’il est convenu d’appeler la globalisation, ses répercussions sur la consommation française, et son cortège de délocalisations qui ont provoqué la crise du textile et aussi la crise de la sidérurgie, sans oublier de noter que le monde économique et de la finance a refusé de jouer le jeu. La mondialisation avait déjà pris le pas sur notre volonté de développement, d’universalisme, de construction européenne.

Et maintenant que reste -t-il des conquêtes de la classe ouvrière, des avancées voulues par la gauche au pouvoir ? Tous les acquis sociaux du front populaire, le droit du travail et le droit de grève, les acquis de 45 avec la protection sociale et ceux que la gauche a mis en place depuis 81, les retraites et les pensions, les emplois jeunes et la réduction du temps de travail sont remis en cause. La fonction publique est discréditée, les collectivités territoriales sont saignées à blanc par la logique ultra libérale et conservatrice de ces gouvernants de la droite et leurs lois scélérates, iniques, dures aux faibles, favorables aux riches.

Que reste-t-il de nos ambitions ?

Allons-nous laisser faire en susurrant d’une voix douce que l’on peut faire mieux, mais que nous ne promettrons que ce que nous pourrons tenir dans le cadre de l’européo-compatible, d’une constitution, qui dans son contenu même sonne le glas du progrès social ?

Ou bien alors, allons- nous dire que nous voulons à nouveau porter un grand dessein pour la France dont le destin ne peut s’accomplir que dans une Europe démocratique, sociale, laïque, pacifique, indépendante, puissante et solidaire ?

Quel avenir pour les jeunes générations pourrait-il, en effet, se réaliser dans une Europe diluée dans un atlantisme hyper-libéral, coupée des réalités humaines, des couches populaires ?

L e programme Erasmus est formidable, mais il ne s’applique qu’ à une élite, ceux qui ont les facilités sociales et intellectuelles de la réussite, mais ces millions d’autres, qu’en faisons-nous ? Des précaires, des vacataires, des privés d’espoir, sinon d’emplois, de qualification, des gens sans projet d’avenir, soumis à la seule loi du marché, à la concurrence libre et non faussée, à l’avidité des actionnaires et des grands financiers internationaux.

Disons stop à la dérive libérale de l’Europe, aux élargissements non financés, aux délocalisations encouragées, au moins disant social et à l’alignement sur l’OTAN.

Opposons nous fermement à la droite et au gouvernement Raffarin et à sa logique ultra-libérale qui accentue la cassure entre la France du plus petit nombre, celle qui a un avenir assuré, qui est dynamique et qui espère en l’avenir et l’autre, celle des exclus, des ouvriers, des employés, des couches moyennes, dont beaucoup sont aujourd’hui privés d’espoir.

La gauche doit être rassemblée, comme le voulait jadis François Mitterrand, et un message fort doit être porté à tous ceux qui nous attendent, ces millions de salariés, d’employés, de cadres, de chômeurs, d’agriculteurs, de fonctionnaires, d’artisans, de commerçants, de chercheurs, de créateurs, de jeunes et de moins jeunes des couches populaires et des classes moyennes qui espèrent en nous, en notre volonté politique de proposer une perspective, un dessein à notre pays, de porter une espérance sans décevoir.

Allons-nous être capables de redonner une espérance dans la notion de progrès, qui est à la base même de notre identité et de notre combat ? C’est là que se situe le véritable enjeu et le principal défi du projet socialiste et progressiste que nous allons porter : remédier aux inégalités, rétablir une protection sociale et des retraites par le système de la répartition, rétablir la notion de partage, redonner de l’emploi, du pouvoir d’achat, sécuriser les parcours professionnels, démocratiser l’éducation, se mobiliser pour le logement, porter une nouvelle ambition pour les services publics, tout ce qui nous permettra de redonner vie à la démocratie et à la citoyenneté.

Mais ce que nous allons faire en France est inséparable de la réalité européenne. En effet, nous devons nous poser la question centrale pour la France des années 2000 : comment faire en sorte que les conquêtes collectivement remportées puissent se diffuser à d’autres, aux pays de l’Europe de l’Est ou à d’autres régions du monde, sans que ce processus menacent nos propres acquis ?

"Pour faire jaillir une masse d’emplois en France, nous devons nous doter, comme le propose Laurent Fabius, au sein de l’Union européenne, d’une politique industrielle, économique et scientifique commune. Cette exigence imposera une réorientation des choix européens en matière de politique monétaire, de concurrence, de recherche et d’investissement, ainsi qu’une harmonisation sociale par le haut. Dans son projet, le Parti socialiste devra formuler des propositions audacieuses en matière européenne puisque dans la Constitution, celles-ci ne figurent pas. "

Et puis, il ne suffit pas d’amender la directive Bolkestein, ou la mettre momentanément dans un placard, il faut être vigilant, dire clairement qu’on la refuse, car dans une Union à bientôt 27, voire 30, dont on connaît l’hétérogénéité, elle favorise le dumping social, aggrave l’insécurité sociale, réduit le droit du travail et la sécurité des consommateurs et casse ce qui nous reste de nos services publics.

Un projet socialiste et progressiste un grand dessein pour la France est indissociable d’une grande ambition pour l’Europe si nous voulons agir pour l’égalité des chances, contre les discriminations, pour l’égalité de traitement des citoyens grâce à des services publics préservés et renforcés, pour une société éducative, pour la formation, la recherche, l’innovation, l’emploi, pour le progrès par la solidarité entre les générations, les couches sociales et les territoires.

Pouvons- nous admettre plus longtemps que la fracture entre deux France puisse conduire l’une d’entre elles à décrocher sur tous les plans, au point de conduire, notamment beaucoup de jeunes à penser que l’avenir ne peut plus offrir de progrès ? Nous devons refuser cette destruction de milliers de destins.

Les jeunes l’ont bien compris et ils ont raison de demander le retrait de la loi Fillon qui supprime cette préparation aux études supérieures que sont les T.P.E. et qui créent des disparités entre établissements en mettant en place un bac inégalitaire. Tout comme leurs parents, les jeunes refusent le manque de perspective lié au chômage, aux problèmes de logement, au pouvoir d’achat. Ils refusent la désespérance de l’ascenseur social bloqué. En effet, pour les 150 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification, pour ces 15% d'enfants en grande difficultés, souvent issus des milieux défavorisés, la réponse n'est pas dans le socle de connaissance strictement réducteur à une conception purement utilitaire de la place de chacun dans la société, ni dans les méthodes parcellaires de la loi Fillon, mais dans un projet qui place l'éducation au coeur d'un projet de société. La société éducative devra prendre en compte les difficultés sociales, familiales, sociales et culturelles dès l'école primaire, favorisant ainsi l'égalité des chances et l'émancipation sociale. Le collège unique doit devenir le collège pour tous, accompagner les nécessaires mesures de rattrapage, une réelle éducation à l'orientation et la préparation nécessaire pour accéder à la formation tout au long de la vie, en continuité avec le lycée d'enseignement général, professionnel ou technologique. L'échec scolaire n'est pas une fatalité, il doit être combattu en rassemblant tous les acteurs pour réussir la démocratisation de l'école, car seule l'égalité devant la maîtrise des savoirs permettra de construire la société de la connaissance partagée dont la France a besoin por assurer son développement économique et une vraie cohésion sociale.

Un pays qui n’a pas d’ambition pour sa jeunesse est un pays sans avenir.

A l’heure des grands choix, soyons au rendez-vous, comme dans les années 80, de l’espoir à gauche, du rassemblement à gauche, soyons résolument à gauche et donnons des signes d’espoir forts aux générations futures.