interview pour le Congrès du Mans
1. Quelle est la spécificité de la motion que vous défendez ?
La motion « Rassembler à gauche » propose d’abord au PS d’être clairement de gauche dans l’opposition en menant une opposition frontale à la droite libérale. Ainsi nous voulons abroger les lois anti-sociales sur les retraites, l’école, la fiscalité, le CNE (Contrat Nouvelle Embauche), car pour changer vraiment, il faut abroger.
Ensuite, nous partons des préoccupations concrètes des gens pour faire des propositions précises, volontaires, de gauche, pour l’ amélioration du pouvoir d’achat avec une augmentation du SMIC ainsi que des petits et moyens salaires et une revalorisation des retraites. Le logement, l’éducation, la formation et la recherche, les protections sociales et environnementales font partie de nos priorités avec la défense des services publics au maximum et la renationalisation d’EDF qui doit rester 100% publique.
Enfin, nous voulons rassembler les socialistes sur une ligne authentiquement de gauche, qui nous permettra de rassembler toute la gauche. Nous proposons à la France un PS uni et bien ancré à gauche.
2. Pourquoi faire autant de motions ? Cinq pour un congrès c’est pas un peu beaucoup ?
Un congrès doit permettre un débat militant, un vrai débat d’idées et l’expression de la démocratie, peu importe le nombre de motions. Nous avons véritablement besoin d’une clarification, de définir une ligne d’orientation clairement à gauche qui pourra rassembler tous les socialistes.
3. Dans quel état d’esprit abordez-vous ce congrès ?
J’aborde ce congrès avec sérénité et détermination. Avec sérénité parce qu’il s’agit de faire un choix politique : nous ne pouvons plus faire comme si le 21 avril 2002 et le 29 mai 2005 n’avaient pas existé. Et avec détermination, parce que ce congrès a pour but d’élaborer notre projet pour la France. C’est aussi l’occasion de se rassembler pour battre la droite et de reconquérir le cœur du peuple de gauche et de la France populaire.
4. Avez-vous peur d’une éventuelle scission du PS ?
Non, car nous voulons le rassemblement du PS et nous ne prononçons pas d’exclusives. D’ailleurs les positions que nous avons prises dans la motion « rassembler à gauche », et les engagements que nous avons proposés inspirent désormais la direction sortante qui avait omis de les préciser par écrit dans sa motion. On nous a critiqués, désormais on nous rejoint. Mais pour nous, ce congrès doit être non seulement celui du projet mais aussi celui du changement à la fois de cap et d’équipe, c’est ce qu’attendent les électeurs de gauche.
5. On a l’impression que le PS a du mal à se positionner par rapport à ce qui se passe actuellement dans les banlieues. Qu’en pensez-vous ?
Bien sûr on doit être extrêmement ferme contre les auteurs de violence. L’urgence est de ramener le calme. Mais en même temps, il est nécessaire de traiter les problèmes au fond en renforçant les moyens pour l’éducation et l’emploi, en développant la prévention, en finançant le logement social, en luttant contre les discriminations, en aidant les associations…Bref, il faut aussi traiter l’urgence sociale. Tous ces thèmes sont développés dans la motion « rassembler à gauche ».

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