Tuesday, November 01, 2005

Pourquoi je choisis la motion 2 "Rassembler à gauche"

Présentation de la motion 2 « Rassembler à gauche »

Mes chers Camarades,

Nous devons aborder ce Congrès avec sérénité, avec gravité aussi et avec détermination.

Avec sérénité, car toute la place doit être donnée au débat militant. Et il doit y avoir un vrai débat. Mes chers Camarades, ce Congrès doit déjà nous permettre de faire des choix pour notre parti, pour la gauche et pour la France. Pour nos concitoyens, car ce sont leurs préoccupations quotidiennes, comme le chômage, le pouvoir d’achat, leur vie, les perspectives d’avenir pour eux et leurs enfants, les protections, ce sont toutes ces préoccupations qui doivent être au cœur de notre projet. Car ce Congrès doit servir à apporter des réponses et il doit être avant tout le Congrès du projet et de l’alternative, sinon il ne servirait à rien.

Avec gravité, chers camarades, car parlant du projet, c’est la première et la dernière fois où chaque militant, chaque militante, va voter pour ce que sera notre projet socialiste pour 2007. Et dans notre motion « Rassembler à gauche », notre souci c’est principalement le projet et les réponses que nous saurons apporter à nos concitoyens par des propositions concrètes, précises, claires et audibles dans l’opposition, mais aussi réalisables et volontaristes pour apporter le changement sur lequel nous sommes attendus. Alors oui, nous le disons et nous le ferons car nous l’avons écrit dans notre motion, nous commencerons par abroger certaines lois majeures injustes et néfastes et nous devrons renationaliser EDF.

Et avec détermination, c’est pourquoi nous voulons rassembler à gauche parce que la gauche ne peut battre la droite que rassemblée. Quant à la question du référendum, elle est dernière nous car les Français ont voté mais il faut en tirer les leçons et dire qu’on ne pourra pas signer en 2007 le texte d’une Constitution rejetée par une majorité des Français, et proposer clairement les voies d’une relance européenne.
Rassembler le parti socialiste, au-delà du oui et du non, en dépassant les clivages anciens et en tirant les leçons des scrutins du 21 avril et du 29 mai. Si nous écoutons le peuple plutôt que de penser qu’il doit se mettre au garde à vous, si nous sommes clairs sur notre projet, sur une ligne de rassemblement à gauche pour battre la droite en 2007, plutôt que de nous refermer sur une logique d’appareil, alors nous pourrons non seulement reconquérir notre électorat, mais aussi apporter des réponses qui nous permettront de nous installer dans la durée.


Chers Camarades, le projet socialiste, avec un axe politique fort et des propositions concrètes, précises et volontaristes, voici l’élément majeur de notre débat avec la volonté de poser la question d’une ligne politique claire pour rassembler les Socialistes. Il ne s’agit pas de les diviser comme n’a cessé de le faire l’actuelle direction du Parti : d’abord, elle nous propose des adhérents du projet, ensuite un référendum interne et maintenant des « primaires » au sein de la motion 1 où les présidentiables font légion. Est-ce sérieux ? Qui divise, qui met en avant des questions de personne et qui reprend maintenant toutes nos idées pour faire croire aux militants qu’il n’y a pas de différences entre les uns et les autres ? Tout cela au détriment du débat d’idées qui seul permettra de mettre en lumière les divergences et donc de choisir une ligne claire.


Chers Camarades, votre vote, votre choix doit s’effectuer sur ce qui est écrit dans les motions présentées le 17 septembre au Conseil National. Pour ce qui est de la motion 2 « Rassembler à gauche », c’est à partir de ce qui est clairement écrit et que vous devez faire votre choix : Quel projet pour la France ? Quel avenir pour la gauche ? Quel Parti Socialiste voulons-nous ? Un parti ancré à gauche, capable de rassembler la gauche avec une volonté de transformation face au libéralisme ou un parti qui ne prônerait qu’une politique d’accompagnement, qui s’éloignerait toujours plus de son électorat ? Un parti qui critiquerait sans cesse ses partenaires de gauche et qui, ne pouvant plus être le grand pôle de rassemblement de la gauche, serait alors tenté par des alliances avec les partis du centre ou de droite ? La question des alliances doit être clairement tranchée.

Donc, un axe politique fort et des propositions concrètes pour le projet des socialistes sont des éléments essentiels pour l’avenir, c’est sur ces questions que les militants doivent se déterminer :
- soit nous disons qu’il n’y a rien à changer ni dans nos idées ni dans nos équipes et alors les Français seront déçus et se tourneront vers d’autres pour les échéances futures.

- soit nous leur disons que nous avons tiré les leçons de l’expérience et que nous les avons entendus, alors nous pourrons non seulement gagner les élections mais aussi reconquérir le cœur de la France populaire.


A l’heure où certains n’on plus que ce mot à la bouche « respect », respect de la discipline, nous répondons qu’il faut commencer par respecter le vote des Français. Nous sommes environ 120 000 adhérents au Parti Socialiste, face à des milliers d’électeurs de gauche et socialistes que nous devons respecter en les écoutant et en répondant aux attentes qu’ils expriment dans les urnes. A-t-on oublié que le 21 avril 2002, notre candidat n’a obtenu que 13% du vote des ouvriers et 14% du vote des employés, devancés dans ces catégories par le Front National. Cette dérive, ce décrochage des couches populaires doit nous faire réfléchir plutôt que de nous enfermer dans notre tour d’ivoire. Devons-nous faire comme si rien ne s’était passé le 29 mai non plus ? Peut-on se contenter de dire, comme la direction sortante, que « demain, nous ferons comme hier »

Respecter nos engagements aussi

Respecter nos engagements, respecter le vote des Français, mais aussi respecter les militants !
Respecter les militants, c’est les considérer comme acteurs du parti et pas simplement comme des machines à voter dans le sens de la discipline.
Et puis respecter nos partenaires, car pour gagner contre la droite, il faudra rassembler toute la gauche. Aucun candidat de la gauche n’a jamais gagné sans être le candidat du rassemblement de toute la gauche. Pour nous, l’avenir du PS, ce n’est pas l’alliance au centre. Alors que certains prônent cette alliance : B. Kouchner préfère parler aux militants de l’UDF qu’à ceux d’ATTAC, que Michel Rocard qualifie de « monument de bêtise économique, pendant que Jack Lang ne voit plus à sa gauche que des pseudos-marxistes. Même Jean-Luc Mélenchon est critiqué lorsqu’il se rend à des meetings pour soutenir des travailleurs qui se battent pour défendre leur emploi !
Choisir une ligne clairement à gauche ou choisir une ligne molle et diluée, mi-chèvre, mi-chou, c’est précisément le choix que nous devrons faire lors de ce Congrès déterminant pour l’avenir du PS, de la gauche et de notre pays.
Une autre question essentielle se pose : à quoi sert la politique sinon à apporter des réponses à nos concitoyens et donc à faire des propositions ambitieuses et concrètes pour le projet des Socialistes :

Soutenir le pouvoir d’achat des salariés avec l’augmentation des bas salaires

Garantir une retraite décente

Lutter contre le chômage et la précarité au travail

Agir contre les délocalisations

Faire du logement une priorité nationale

Remettre l’éducation au cœur de la Nation

Préserver et développer les services publics

Bâtir la République parlementaire et laïque

Faire le choix de la social-écologie

Répondre vraiment au besoin d’Europe solidaire et puissance

Rassembler le Parti socialiste et le gauche