"Rassembler à gauche"
Motion commune « Rassembler à gauche » pour une alternative gagnante
Le Congrès du Mans doit être l’occasion pour chacun et chacune d’entre nous de répondre à plusieurs questions essentielles :
Quelles leçons tirons-nous de nos succès et de nos échecs ? Voulons-nous qu’à l’avenir une partie de nos électeurs nous fassent défaut, comme le 21 avril 2002 et le 29 mai ?
Pensons-nous que le libéralisme a définitivement gagné la partie et qu’on peut seulement essayer d’en corriger certains dégâts, ou bien croyons-nous possible de transformer vraiment les choses dans le sens du progrès collectif et individuel ?
Le moment n’est-il pas venu de dépasser les clivages anciens et de mettre le PS en phase avec sa base sociale et en ordre de bataille contre la droite en proposant une ligne politique claire : un socialisme de transformation ancré à gauche plutôt qu’un socialisme d’accompagnement tenté par les alliances avec la droite et le centre?
A gauche face au libéralisme et au gouvernement
La France a aujourd’hui la droite la plus libérale et la plus réactionnaire depuis 50 ans. Elle attaque la retraite par répartition, la sécurité sociale, le code du travail. Elle remet en cause l’impôt progressif sur le revenu, le financement de l’école publique et le droit du sol. Nos concitoyens nous trouvent souvent trop réservés dans notre mobilisation contre la droite : ils attendent que le Parti socialiste mène une opposition frontale face à la droite Chirac-Villepin-Sarkozy.
Avec qui voulons-nous gouverner ? La question du clivage entre la gauche et la droite devra être tranchée. Nous excluons pour notre part que le PS gouverne avec des partis du centre ou de la droite.
A gauche dans nos exigences et dans nos valeurs
Au-delà des points d’accord importants qui nous réunissent tous sur l’urgence environnementale, l’importance de l’entreprise, de la création et de l’innovation, il y a des différences que le Congrès doit trancher. Prenons un engagement clair vis-à-vis de nos électeurs : si le PS revient aux responsabilités en 2007, il abrogera les lois Fillon sur les retraites et sur l’école, le Contrat Nouvelle Embauche de Sarkozy-Villepin, le plan de baisses d’impôts Breton. Prenons l’engagement aussi de renationaliser EDF. « Etre au pouvoir comme on est dans l’opposition », cela implique d’ abroger les mesures que l’on a dénoncées au Parlement, dans la rue et dans nos tracts. Comment peut-on dire que « nous voulons le changement » si nous acceptons d’agir dans le cadre posé par la droite ? Ce n’est pas crédible.
Nous voulons aussi que notre Parti soit plus clair dans sa défense de l’Europe démocratique et sociale : alors que la gauche européenne donne parfois l’impression d’accompagner voire d’amplifier les politiques libérales, la nouvelle direction issue du Congrès organisera une Convention nationale afin de définir les positions européennes du PS. Le Président de la République, s’il est socialiste, fera respecter le vote des Français sur la Constitution au sein de l’Union européenne. Nous proposerons à nos partenaires un processus Constituant afin d’élaborer un texte plus court sur les institutions et sur les droits sociaux.
« Le socialisme est inséparable de la République » disait Jaurès. Contre le communautarisme et la droite qui s’en prend à l’école publique, nous réaffirmons notre attachement à la laïcité et dans la ligne de notre engagement, nous voulons compléter le dispositif de la loi sur la laïcité à l’école par une Charte qui rappelle les principes laïcs dans tous les services publics, à l’hôpital et dans l’entreprise.
Nous réaffirmons notre volonté de combattre l’extrême-droite et ses idées, c’est pourquoi nous voulons un PS ancré à gauche, à l’écoute des préoccupations quotidiennes des catégories populaires qui doutent de leur avenir et de celui de leurs enfants. Le FN, en se nourrissant de la désespérance sociale, menace la démocratie. Le PS doit la protéger.
Nous voulons aussi redonner un souffle à la démocratie : dans les six mois qui suivront l’alternance, nous soumettrons à référendum le cadre d’une République nouvelle et ferons le choix d’une démocratie parlementaire stable, d’une démocratie territoriale, sociale et associative.
A gauche dans nos propositions
Nous voulons proposer une véritable perspective d’amélioration et de progrès social à nos concitoyens en agissant prioritairement dans quatre domaines : l’emploi et le pouvoir d’achat, le logement, l’éducation-formation-recherche, les protections.
Parmi d’autres mesures nous proposons de porter avant la fin de la prochaine législature le SMIC à 1500 euros, ce qui aura un effet positif sur l’ensemble des salaires.
Pour le logement, nous voulons faire respecter aux communes, en général de droite, l’obligation de construire au moins 20% de logements sociaux en supprimant toutes les subventions d’équipement à celles qui s’y refusent.
Pour les retraites, nous proposons de revaloriser les petites pensions. Cela suppose, notamment de poser la question avec les partenaires sociaux du années. calcul sur les dix meilleures années. Pensons aux salariés dont la carrière professionnelle est marquée par le chômage et la précarité.
Lutter efficacement contre la précarité, c’est aussi proposer des mesures fortes comme la suppression des exonérations de cotisations sociales sans contreparties, la taxation des contrats précaires, l’abrogation du CNE pour redonner la primauté au CDI, et un plan contre les délocalisations.
A gauche dans le rassemblement
Rassembler dans le Parti d’abord : notre motion commune est un premier rassemblement. Nous souhaitons opérer un deuxième rassemblement en particulier avec nos camarades du NPS. Nous avons en effet suffisamment de points de convergence pour préparer ensemble ce que devra être l’avenir du Parti socialiste puisque nous voulons ensemble sauver la retraite par répartition, réinscrire le secteur de l’énergie dans la sphère publique, redonner des couleurs à la République parlementaire et laïque, engager un processus constituant pour l’Europe politique, bâtir un PS populaire, fort, ouvert et rénové.
Rassembler la gauche, c’est l’autre défi : pour changer de politique, il faut battre la droite et pour battre la droite, il faut rassembler la gauche, ce qui suppose de choisir une ligne de gauche. C’est au PS de fixer sa propre ligne, mais il ne peut gouverner seul. Avec nos alliés traditionnels (Verts, PCF, Radicaux de Gauche), établissons un pacte de législature et de changement. Avec les syndicats, les associations, le mouvement mutualiste et d’éducation populaire, travaillons à l’élaboration d’un vrai pacte républicain. Avec les alter-mondialistes, sachons nous respecter et échanger dans un esprit de fraternité et de transformation sociale.
Sans un Parti socialiste fort, rien n’est possible à gauche ; sans une gauche rassemblée, rien n’est possible pour les socialistes.
Pour la gauche et pour la France, rien n’est possible sans un Parti socialiste résolument ancré à gauche. Tel est le chemin proposé par notre motion commune « Agir à gauche » pour une alternative gagnante.
